26 oct. 2007

Plaisir des yeux !

Plus de photos que de mots aujourd'hui. Maintenant pour nous le Sud du Laos est synonyme de chutes d'eau, de balades en moto sur le plateau des Bolovens où les femmes tissent pendant que poussent le café et le thé abandonnés derrière eux par les français, de petits matins calmes, de baignades en compagnies des enfants du village et de Grenoblois, d'arche de Noé, de couchers de soleil sur le Mekong si changeant, de lune irréelle, de fête des fusées...

20 oct. 2007

De l'agréable à l'utile

Peu d'images ces derniers jours car nous avons passé beaucoup de temps dans les bus. Finalement, nous avons rallié Ventiane d'un trait et repris la route le lendemain en direction du Sud avec pour objectif Thakhek, dans la province de Khammouane afin de couper le trajet jusqu'à Paksé et le plateau des Bolovens. Nous allons donc profiter des 10 prochains jours à découvrir le Sud avant de faire un crochet par la Thaïlande et de passer au Cambodge.
Donc nous n'irons pas donner un coup de main dans la ferme de Richard et Pongsen (Santipap gardens). Lorsque nous les avons rencontrés en Thaïlande, ils nous avaient invités à passer quelques jours avec eux au bord du lac où ils développent une ferme et un centre de formation à l'agriculture biologique. Mais le niveau du lac est beaucoup monté ces derniers temps et nous devons donc annuler notre séjour sur les conseils de Richard.
Pourtant nous avions modifié notre itinéraire et renoncé au Sud du Laos tant l'occasion était belle d'abandonner un moment l'uniforme du touriste moderne (bob, t-shirt, short, tongs... quelque chose en nous de bidochon). Même si nous savons qu'il nous faudra travailler au Japon (nous avons déjà pris contact avec plusieurs hôtes qui nous attendent) nous essayons de nous investir quand l'occasion se présente. Car il nous semble parfois que notre voyage ne prend pas tout son sens lorsque nous passons nos journées entre visites, choix du restaurant et lectures. Les rôles sont bien déterminées entre visiteurs et visités et nous comptons beaucoup sur les relations que nous pourrons nouer grâce à notre temps libre.
Pour cela il faudra donc attendre la semaine prochaine et notre passage à Yasothon, dans l'Est de la Thaïlande, où nous allons rejoindre Florence (rencontrée à Bangkok) dans le centre où elle est bénévole pour une année via l'association Enfants du Mékong. Enfants du Mékong est une ONG française qui soutient de nombreux projets locaux dans toute l'Asie du Sud-Est. Nous attendons aussi une confirmation de Maison Chance à Ho-Chi-Minh. Eux auraient besoin d'aide et d'outils pour améliorer la communication de leur association.

17 oct. 2007

La vie va vite où qu'on habite


De retour à Luang prabang où l'on organise la suite du voyage, on mesure bien les changements qui agitent le vie quotidienne, plus ou moins immuable pour l'instant. La semaine qui vient de s'écouler est assez exemplaire à ce sujet.
Partout on peut constater l'arrivée de la saison sèche. Depuis plus d'une semaine il n'est pas tombé une seule goutte par ici mais le coup d'envoi a retenti ce week-end : le nombres de touristes (et par la même la moyenne d'âge) a notablement augmenté en ville, suivi par le prix des chambres. Les jeunes voyageurs avec sac à dos (tentative de traduction de backpacker) ont été rejoints par des groupes accompagnés, des retraités en goguette, d'autres porteurs de sacs à dos moins bronzés. Du coup nous élaborons des hypothèses car pour nous, la période octobre-novembre aurait du être la plus calme du voyage. Qui sont ces touristes ? D'où viennent-ils ? A vrai dire c'est toujours étonnant, et aussi un peu décevant, de constater à quel point le tourisme est devenu massif, où que l'on soit, à tout moment de l'année. D'après un Lao qui travaille dans le tourisme rencontré aujourd'hui, les touristes sont majoritairement thaïs, américains et français (en augmentation).
Pour faire face, ici, tous s'activent. En seulement quelques jours (en fait le temps de notre séjour à Muang Ngoi), un restaurant que l'on a découvert totalement en travaux, parquet à moitié terminé, nous est réapparu brillant comme un sous neuf et salle comble. En fait c'est tout Luang Prabang qui est en chantier : rénovations, constructions, projets hôteliers... On a également noté cette évolution à Muang Ngoi où apparaissent les premières guesthouses en dur pour remplacer les bicoques en palme tressée sans toujours passer par l'étape maison en teck avec rez-de-chaussée en pierre ou parpaings. Combien de temps encore le Laos résistera-t-il à la flambée des prix qui repoussent déjà certains à l'extérieur de Luang Prabang ? Et d'après le guide, ces pressions (exercées en grande partie par la Thaïlande) sont encore plus fortes dans le Sud, où nous allons nous rendre maintenant. Tout indique qu'il faudra en profiter rapidement, avant une hausse des prix assez vertigineuse pour cette partie du monde.
Enfin cela vaut en premier lieu pour les pôles touristiques, somme toute assez concentrés. Aujourd'hui, il nous a suffit des quelques minutes nécessaires pour traverser le Mekong en pirogue pour retrouver les chiens, les poulets et la curiosité des enfants.

15 oct. 2007

On a voulu voir le Laos, alors on a vu Muang Ngoi !


De retour de Muang Noi où nous avons passé 3 jours en compagnie de notre ami italien et voyageur Berti, nous voici de retour à Luang Prabang d'où nous vous envoyons les dernières nouvelles.
Après Ventiane, Viang Vieng, puis Luang Prabang, notre voyage au Laos nous laissait un peu dubitatifs. Lors de ces trois étapes, une même impression : des lieux très touristiques, avec son lot d'attractions plus ou moins réussies, bref pas vraiment ce qu'on imaginait trouver. Alors bien sûr, c'est justement ça le voyage, ne pas trouver ce qu'on s'attendait trouver. Mais là, on peut dire qu'on était un peu déçus. A Viang Vieng, l'impression première s'est légèrement dissipée, car les paysages étaient vraiment magnifiques. La mauvaise surprise viendrait plutôt du village qui pourrait faire penser à une ville de western, construit le long d'une rue principale où alternent bars et restaurants, à l'intérieur desquels les touristes (moyenne d'âge 25 ans) dégustent leur beer Lao devant un DVD des Simpsons ou de Friends. Tout pareil qu'à la maison, mais en moins cher bien sûr !
Arrivés à Luang Prabang, les étrangers sont nombreux, mais là ça n'est pas vraiment une surprise, la ville est classée au patrimoine mondial par l'Unesco, alors forcément ça attire les visiteurs.
Mais une fois encore, l'image du Laos rural, où 80 % des habitants sont agriculteurs est encore bien loin. Pour en avoir le coeur net, on décide donc de s'enfoncer un peu plus au Nord, direction Muang Ngoi, un village de 800 âmes, situé à 3H30 en songthaew (sorte de pick up avec des bancs) et accessible seulement après une heure de bateau sur la Nam Ou. Une fois à bord, nous constatons que le Laos qu'on pensait trouver existe bien. Les habitants des villages desservis par le bateau s'installent avec leurs gros sacs de marchandises et sur les berges boueuses de la rivière on peut voir des enfants qui plongent et nagent, plus loin des pirogues à rames remontent lentement le courant, et des pêcheurs posent des pièges. Arrivés à Muang Ngoi, notre bonne impression se confirme, ici les jours s'écoulent tranquillement, enfin plus ou moins car la culture du riz pratiquée ici est un travail de titan. Ici aucune voiture, aucune moto, la seule route étant la rivière. Les habitants ont maintenant accès à l'électricité mais seulement le soir durant 3h et grâce à des groupes électrogènes. La plupart des gens ont accès à un point d'eau, mais lessives et douches se font dans la rivière. La cuisine est au feu de bois sur des sortes de foyers en terre. Les rues sont en terre et font aussi office de basse cour, puisqu'ici les gallinacés sont élevés en liberté comme à Loué. D'ailleurs à propos de bête à plumes, nous avons mangé un chicken lao d'un genre étrange, tellement étrange qu'on a pas réussi à déterminer de quel type de bête il pouvait bien s'agir : dinde, chat, chien, écureuil, coq sauvage...
Enfin toute cette authenticité c'est bien joli mais est-ce que ce serait pas un coup du l'office de tourisme local pour faire plaisir aux touristes ? On s'est donc lancés dans un trek de 2 jours avec nuit dans un village Hmong (une des minorités qui composent le pays aux côtés des Laos). Si on ajoute les 2 heures de marche au milieu des rizières aux heures de simili bus et de bateau, on commence à être vraiment loin de tout. Mais curieusement rien ne manque, enfin en faisant avec ce qu'on a. Mais tant que l'eau coule aux points d'eaux collectifs, tout va bien. Et d'après notre guide, l'eau ne manque pas. Donc les maisons peuvent s'entourer de jardins/potagers privatifs où potirons et fruits viennent agrémenter le riz qui pousse alentours. La viande provient soit de la chasse, soit de l'élevage. En tous cas dans la partie Hmong, d'où se dégage une impression de relative opulence.
Car le village tente une expérience de greffe avec un village voisin, Kahmu celui-ci. Même si les deux villages se sont rapprochés géographiquement pour habiter un nouveau site il y a deux ans, chacun habite de son côté et l'organisation des maisons est bien différentes. Si la partie Kahmu peut sembler plus aride et moins riche, cela tient avant tout au fait que les potagers sont à l'extérieur du village. Mais, toujours d'après notre guide, il n'en est rien.Pour nous ce fut une bien belle expérience dans de très bonnes conditions. Avant la marche, nous n'avons pas résisté à une partie de pêche et la deuxième journée s'est terminée par une baignade dans une cascade (le seul avantage de la température est que même l'eau des rivières est chaude).

9 oct. 2007

C'est pas des vacances

Depuis plusieurs jours on pense à vous gratifier d'un message bien tourné sur nos premières impressions au Laos mais outre le fait que ce n'est pas si facile de faire les malins, on bénéficie surtout d'une très belle météo et on profite au maximum des activités qu'offre la région de Luang prabang : baignade dans des piscines naturelles, marche, VTT. D'autant que depuis 2 jours, nous avons rencontré un italien et une canadienne avec qui nous organisons nos sorties.
Bref, nous avons tout juste le temps de décharger l'appareil photo avant de partir demain pour Muang Ngoi où nous espérons croiser un peu moins de touristes.

6 oct. 2007

De l'eau, de l'eau, encore de l'eau

Trois jours qu'on a les tongs dans l'eau ! Pour nous être à la fin de la saison des pluies, c'était aussi être en pré-saison séche. Eh ben non, il pleut des cordes sans discontinuer et ça commence à devenir un peu pénible, même si pour le moment on a su s'occuper et qu'on a pas hésité ce matin à parcourir la ville à la recherche d'une guesthouse où s'installer à Luang prabang.Cela dit, ne nous plaignons pas trop non plus, en lisant le journal nous apprenions qu'un typhon sévissait du côté du Vietnam...

2 oct. 2007

Couleurs locales

Aujourd'hui, nous avons voulu faire couleur locale et voyager en bus public entre Ventiane et Viang Vieng et non pas en VIP bus ou en mini bus comme on nous le propose un peu partout. Comme on a tout notre temps, on en profite pour se payer le luxe de la lenteur.
Depuis notre arrivée en Asie, on est frappés par la place qu'occupent les couleurs dans la société. Pour l'instant nous remarquons surtout le jaune, l'orange et ses variantes et le vert. Le jaune est vraiment la couleur du pays et surtout la couleur royale. Et comme les Thaïlandais aiment beaucoup leur roi, ils aiment aussi beaucoup le jaune. A tel point que chaque jour, une bonne partie de la population porte un polo ou un T-shirt jaune, en hommage à la couronne. Au début on s'est même dit : "chouettte, on arrive juste au moment d'une fête quelconque !". Ensuite on a bien compris que même si la Thaïlande est le pays du sourire, ça ne pouvait pas être la fête tous les jours.
L'autre couleur dominante est l'orange que portent les moines. En général, il s'agit d'un orange bien franc, parfois à la limite du fluorescent en fonction de l'âge du moine mais surtout de la lessive qu'il utilise. On peut aussi croiser du safran ou une sorte de jaune Savora. Ici, au Laos, on nous a dit que les novices peuvent choisir la couleur de leur tenue à leur convenance.
Enfin le vert de la végétation foisonnante et luxuriante qui envahit le moindre espace, domestiquée en de magnifiques jardins ou totalement impénétrable tant les couches semblent s'imbriquer les unes aux autres en pleine nature (c'est-à-dire dès qu'on sort de la ville).Ici, au Laos, le jaune a cédé la place à un vert encore plus dense et encore plus présent qui rejoint le bleu du ciel (souvent laiteux) en suivant les lignes des crêtes des collines.

1 oct. 2007

RIP - Pouffy (???? - 2007)

Nota bene

Nous avons change legerement l organisation des photos : pour chaque sujet, vous pouvez acceder a l album correspondant chez Flickr en cliquant sur la photo qui ouvre le sujet. Vous pouvez aussi voir toutes les images a partir du lien de la colonne de droite. Ca nous semble plus simple comme ca, nous attendons vos retours.

Som tam ou Tom yam ?

Petit retour en arrière : Un premier séjour de quatre jours à Bangkok dans le quartier de Thewet, puis trois jours passés sur Koh Samet, une petite île du Golfe de Thailande, puis retour à Bangkok durant trois jours mais cette fois dans le quartier de Ngamdumpli, près du parc Lumphini, le plus grand de la ville. Ensuite direction Nong Khai une ville située dans le Nord à la frontière avec le Laos, où nous avons passé quatre jours entrecoupés par une incursion de 2 journées et d'une nuit plus à l'est dans le village de Sang Khom lui aussi au bord du Mekong. Arrivée aujourd'hui dimanche 30 septembre sur l'autre rive du fleuve, à Vientiane au Laos.

Entre autres découvertes dont on ne semble pas encore avoir fait le tour, la nourriture semble ici d'une variété infinie. Chaque jour nous découvrons un nouvel aliment ou un nouveau plat, et bien qu'ayant déjà voyagé en Thailande, nous sommes encore loin d'avoir goûté à tout (enfin, je ne sais pas si nous aurons le courage de goûter vraiment à tout... notamment aux insectes grillés qui ne font pas vraiment saliver !)
Si en France le moment du repas où toute la famille se retrouve est presque sacré, ici, c'est assez différent, mais ne semble pas vouloir dire pour autant que manger n'est pas un plaisir. Les Thais mangent à toute heure et partout, seuls ou à plusieurs, chez eux ou dans une des multiples gargotes que l'on trouve à chaque coin de rue. Les plats à emporter semblent ici exister depuis toujours. En dehors des "vrais" restaurants que l'on trouve plutôt dans les coins plus touristiques, partout des familles tiennent des sortes de petites échoppes, sédentaires ou mobiles (sur roulettes et qui disparaissent chaque nuit) où l'on peut soit manger sur place ou repartir avec son plat. Le choix est souvent limité à un ou deux plats, cuisinés chaque jour, ce qui garanti la fraicheur (on a jamais été malade). Pour varier les plaisirs, il suffit de changer de cantine. La liste des plats et des aliments que nous avons découvert est assez longue, mais nous accordons une mention spéciale à la Som Tam, une salade de papaye verte émincée, très épicée mais vraiment délicieuse quand elle n'arrache pas trop ! Sinon, quand on veut se mettre la bouche au repos, on mange un bon gros poisson du Mekong (une sorte de croisement entre une dorade et un poisson préhistorique) grillé façon "croûte de sel" et fourré d'herbes aromatiques, accompagné de riz collant dont on forme des boulettes avant de le manger avec les doigts en le trempant dans une sauce à la composition inconnue (on a pu lire quelques articles ici qui laissent penser qu'il a beaucoup à redouter depuis l'arrivée du glutamate de sodium et des sauces industrielles).
Dans cette profusion, il n'est pas facile non plus de rendre à la Thaïlande ce qui appartient aujourd'hui au Vietnam, et inversement. Notre regard naïf d'occidental croit parfois déceler quelque spécialité locale. Ce qui est sûr, c'est que Sri Chang Mai, sous l'influence des Vietnamiens ("invités" par les français de l'époque pour des travaux de reconstruction) est aujourd'hui la capitale de la feuille de riz destinée aux rouleaux de printemps. Rouleaux de printemps que nous avons pu goûter à Nong Kai, dans une mini usine gastronomique vietnamienne, menée à la baguette (c'est facile mais comment résister ?) selon les règles de l'art de la guerre (pas moins de 6 personnes pour débarrasser notre table. Opération menée en quelques secondes). De même que nous avions déjà goûté la nourriture du nord de la Thaïlande à Bangkok, nous conservons nos habitudes ici à Ventiane. Nous venons néanmoins de craquer pour notre premier roti à la banane, sorte de crêpe fourrée et noyée dans le lait concentré sucré, cuisinée exclusivement par les musulmans (d'après nos sources). Deux semaines que l'on attendait ça ! malgré l'habituel pancake-banane du matin (à ne pas confondre). Dans les environs de Nong Kai, nous avons dégotté un bon plan dont nous sommes assez fières : sur la route de Thabo, on peut s'offrir une sorte de fondue mélangeant poulpe, porc, poulet, abats dans du bouillon, installé dans une paillote, juste au-dessus du Mekong.A Ventiane, le souvenir de l'occupation française se commémore dans les nombreuses enseignes de restaurant au noms français. Vu aujourd'hui, à notre arrivée : "Le côte d'azur", "Le provençal", "Café des arts", " Le croissant d'or"...